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Petite histoire du pastel

  • Photo du rédacteur: Fabienne Bergès
    Fabienne Bergès
  • 23 mars 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 avr. 2020

Conçu au départ comme un accessoire, le pastel servait à rehausser les dessins en couleurs, pour les rendre plus attrayants. C’est à la fin du XVIIe siècle qu’il commence à faire parler de lui. Il gagne peu à peu ses lettres de noblesse et devient un art à part entière.

Rosalba Carriera participe grandement de ce succès. Elle sera bientôt admise parmi les membres de l’Académie de Bologne, puis reçue à l’Académie Royale de Paris. Ses portraits au pastel suscitent alors un énorme engouement dans toute l’Europe. Les grands de ce monde lui commandent des séries complètes de portraits. D’autres artistes de renom, comme Maurice Quentin de La Tour et, beaucoup plus tard, Thérèse Schwartze, croqueront l’aristocratie de leur temps. Le pastel devient un temps l’égal de la peinture à l’huile.

Au commencement, peut-être même depuis la nuit des temps, les craies de couleur utilisées étaient des fragments arrachés à la terre et mis en forme par les artistes eux-mêmes suivant leurs besoins. Pour que le pastel prenne son essor, il aura fallu que certains dessinateurs l’inventent, sans doute de manière empirique, pour répondre à l’envie qu’ils éprouvaient de mettre en couleurs leurs esquisses.

En effet, la confection de bâtonnets de pastel était, et est encore de nos jours, facilement réalisable à l’aide de quelques ingrédients disponibles dans les ateliers. De fait, les dessins d’une période qui s’étend de la fin du XVe siècle, début du XVIe, réalisés le plus souvent animés et renforcés de couleurs qui les font passer de statut d’esquisses à celui d’études abouties. Cela restera encore longtemps un travail préparatoire à la réalisation d’une œuvre, le plus souvent à la peinture à l’huile. À l’époque, il est composé de pigments naturels, minéraux, organiques ou chimiques, de charge, de craie ou de charbon, pour foncer et éclaircir, et d’un liant fait de gomme adragante ou gomme arabique. Les fabricants de couleurs s’intéressent et s’adaptent rapidement en proposant à la vente pour ce nouveau marché, des ensembles de couleurs cohérents. Ainsi, les teintes non disponibles dans la nature deviennent accessibles à tous ou presque. Le pastel, bien maîtrisé par les peintres, commence à prendre une place importante, de par sa nature même. Les contraintes sont inexistantes, le travail est rapide, il n’y a pas de temps de séchage, les esquisses évoluent doucement vers quelques chose de plus abouti, des oeuvres à part entière, vendues bien en dessous des prix pratiqués pour une huile. Dès lors, le pastel comment à intéressent fortement certains artistes, et à leur suite, les commanditaires.

L’essor du pastel :

En 1665, le pastel fait partie des épreuves d’entrée à l’Académie de peinture et devient ainsi officiellement l’égal de la peinture, de la sculpture et de la gravure. La classe moyenne et l’élite se passionnent de plus en plus pour cette technique au velouté incomparable. Les portraits de Rosalba Giovanna Carriera suscitent un engouement sans précédent. Quelques années plus tard, ce sont ceux de Maurice Quentin de la Tour que les cours d’Europe s’arrachent. Technique essentiellement vouée à cette époque à l’art du portrait considéré alors comme un art mineur.

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Le pastel sec, médium subtil et délicat, s’impose principalement par ses qualités exceptionnelles qui lui permettent de rivaliser, au moins visuellement, avec la peinture à l’huile. Techniquement, grâce à l’estompe, à la maîtrise et au talent des peintres, il devient possible de peindre le rendu transparent et velouté de la peu ou la nervosité d’une étoffe. Mais le pastel excelle surtout dans la description détaillée, des jeux d’ombre et de lumière, dans les velours et les riches soieries des habits d’apparats des cours d’Europe. L’attrait des peintres pour ce médium s’explique aussi par deux inventions de l’époque: le fixatif et la production de verre plat qui permettent enfin la bonne conservation des oeuvres.


À bientôt !

et https://www.instagram.com/fabiennebergespastelliste/

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